La Verne 4
L'été
, c'est la plus belle saison que l'on aimerait prolonger tout au long
de l'année …
La
saison du bonheur de vivre a l'unisson de tous les animaux qui sont
autour de la rivière : les poissons mais surtout les reptiles !
Sur les
berges on rencontre la couleuvre d'esculape , animal mythique pour
moi , célébré par les grecs et les romains , origine du caducée .
Elle s'immobilise devant vous et l'on peut passer sans la voir .
Quelquefois elle se laisse manipuler sans chercher a mordre ;
elle est toute fine , toute belle , dans une tonalité qui varie du gris au
noir , ponctuée de minuscules traits d'argent produisant un
scintillement . Elle se nourrit de petits rongeurs et d'oisillons
qu'elle va cueillir en grimpant dans les buissons .
Dans
l'eau on aperçoit la couleuvre a collier qui , elle , se nourrit
uniquement de batraciens ; mais , plus souvent , la couleuvre
vipérine . Celle-ci a le marquage de la vipère mais une tête ovale
, un corps long et fin ; quand elle se sent menacée , elle
souffle comme la vipère et comme elle projette son visage mais
gueule fermée . Sa défense bien plus efficace est de vider ses
intestins sur la main qui l'a saisi et c'est une odeur très
désagréable ! Elle chasse uniquement des poissons ; je
l'ai vu parfois avec dans sa gueule , un barbeau plus gros qu'elle !
En
été on avance au soleil ou a l'ombre dans une vibration continuelle
orchestrée par les cigales qu'on finit par ne plus entendre . On est
saisi par la chaleur , réconforté par l'ombre. Dans cet univers
enchâssé de la Verne il y a trop a voir , trop a sentir , trop
a entendre : tout est trop !!!
A
mesure que la rivière s'assèche , la vie se concentre dans de
grands trous d'eau creusé dans la roche schisteuse . Dans ces grands
bassins l'eau prend , peu a peu une teinte sépia . Sa surface est
trouée par les poissons qui halètent en manque d'oxygène , ridée
par le ballet des cordonniers , frôlée par le vol des libellules …
Cette
eau , bientôt noire m'attire , elle me fascine …
A la
différence de Narcisse je n'y contemple pas mon visage mais pressent
qu'elle est une porte d'entrée vers l'inconnu que chacun de nous
porte en lui …
a
suivre
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