jeudi 10 mai 2012

PAUL VALERY-L'ARGENS




       C'est que tu assistes a l' écoulement vrai des êtres,toi immobile dans la mort. Nous voyons,de cette
rive si pure,toutes les choses humaines et les formes naturelles mues selon la vitesse véritable de leur
essence .Nous sommes comme le rêveur,au sein duquel, les figures et les pensées bizarrement altérées
par leur fuite,les êtres se composent avec leur changements. Ici tout est négligeable ,et cependant tout
compte. Les crimes engendrent d'immenses bienfaits,et les plus grandes vertus développent des conséquences funestes : le jugement ne se fixe nulle part, l'idée se fait sensation sous le regard, et chaque homme traîne aprés soi un enchainement de monstres qui est fait inextricablement de ses actes
et des formes successives de son corps.

              PAUL VALERY : EUPALINOS

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